LE ROMAN ÉPISTOLAIRE
Ses origines
Le terme Lettre vient du pluriel latin litterae
qui désigne les écrits échangés par deux personnes ( au singulier, le
terme latin désigne une lettre de l'alphabet) . Ce terme désigne toute
correspondance entre deux personnes. Le terme épître vient du grec epistolê,
et désigne plus particulièrement des lettres en vers sur un sujet
philosophique ou satirique, comme les Épîtres de Boileau, ou dans un
contexte religieux, le texte qui se lit avant l'Évangile.
L'adjectif épistolaire vient du grec epistellein,
qui signifiait " envoyer à".
Les premiers romans épistolaires
Il faut remonter au 1er siècle avant Jésus-Christ pour
trouver l'ancêtre du roman épistolaire : Les Héroïdes d'Ovide,
recueil de 21 lettres en vers écrites par des héroïnes (d'où le nom
d'Héroïde) à leurs amants, comme par exemple celle de Pénélope à Ulysse,
d’Ariane à Thésée... ; lettres d'amour, de désespoir..., le registre
lyrique est omniprésent.
Mais, ce sont surtout Les lettres portugaises de
Guilleragues (1628-1685) qui sont considérées comme le premier roman
épistolaire, lettres qui selon Laurent Versini ont
inspiré en partie la correspondance entre Cécile et Danceny et les lettres de
Mme de Tourvel. On retrouve en effet les accents lyriques de la passion
amoureuse, de la lutte contre cette passion et de la déception amoureuse.
Au dix-huitième siècle, Les lettres persanes (1721) de
Montesquieu, redonnent de l'intérêt au roman épistolaire même si les
intentons philosophiques et politiques de Montesquieu, sont en décalage avec
les intentions psychologiques du roman par lettres.
C'est Crébillon en France, avec Les lettres de
la Marquise de M*** au Comte de R***, roman publié en 1732, et Pamela
(1740) de Richardson en Angleterre, suivi de Clarisse Harlowe
en 1748 (livre de chevet de Mme de Tourvel, comme le confie
Azolan à Valmont :" Mme la Présidente est allée l'après-midi
dans la bibliothèque, et elle y a pris deux Livres qu'elle a emportés dans son
boudoir [...] l'un est le second volume des Pensées chrétiennes ; et
l'autre, le premier d'un livre qui a pour titre Clarisse." lettre
106) qui sont les véritables artisans du roman épistolaire
sentimental. Richardson peut même être considéré comme "le
père" du roman épistolaire sentimental polyphonique. En effet, Clarisse
Harlowe, met en scène pas moins vingt-six correspondants, chacun
ayant un style différent, ce qui permet de remédier à la monotonie des romans
épistolaires monophoniques comme Les lettres portugaises.
Dans son roman, Laclos ne manque pas de montrer
l'influence de ses prédécesseurs : les références à Crébillon, à Richardson
et à Rousseau sont récurrentes.
La nouvelle Héloïse de Rousseau, est évoquée :
outre l'épigraphe emprunté à la
préface du roman de Rousseau ; Mme de Merteuil, en attendant son amant
Belleroche, lit "une Lettre d'Héloïse" (lettre 10), roman
qu'elle considère comme le seul qui échappe à l'artifice des sentiments et
fait croire au lecteur que "le fonds en était vrai" ( lettre 33) ;
quant à Valmont, il cite à plusieurs reprises Saint Preux, dans la lettre 110,
adressée à Mme de Merteuil, lettre dans laquelle il compare ses amours
malheureuses avec Mme de Tourvel à celles de Saint Preux : "puissances du
ciel, j'avais une âme pour la douleur : donnez-m'en une pour la félicité
!" ; "Non, elle n'aura pas les plaisirs du vice et les honneurs de
la vertu". Mme de Merteuil lit un chapitre de Sopha, conte
libertin de Crébillon (1740). Valmont veut faire de Mme de Tourvel
une nouvelle Clarisse (lettre 110) et même s'il pense que ce n'est pas
digne de lui et de sa réputation d'emprunter les moyens de séduction d'un
autre, il est prêt à user des mêmes procédés que Lovelace, le héros
libertin de Richardson, qui pour séduire la vertueuses Clarisse a eu recours à
des somnifères.
Les
principes de l'écriture
épistolaire
1 ) La lettre est formellement identifiable par :
- la date et le lieu qui permettent de situer le cadre
spatio-temporel du destinateur.
- l'ouverture, avec la mention du destinataire.
- la clôture qui comporte une formule d'adieu et la
signature. Ces deux éléments varient en fonction des liens qui unissent le destinateur
au destinataire, par exemple, lorsque Valmont écrit au confesseur de Madame de
Tourvel, il prend congé en des termes très respectueux : " Je vous prie
de me croire avec autant de reconnaissance que de vénération, Votre très
humble,..." (lettre 120), mais quand il écrit à Mme de Tourvel il laisse
éclater son amour : " Recevez, au moins, avec plus d'indulgence,
l'assurance et l'hommage de l'amour le plus tendre et le plus respectueux."
(lettre 39) ;
ou de l'humeur du destinateur à l'égard du destinataire : ainsi, Valmont
abandonne-t-il la formule amicale, "Adieu ma très belle amie" (lettre
6), et lui préfère celle plus distante de " Adieu, Marquise"
(lettre151), après avoir compris que Danceny était devenu l'amant de Mme de
Merteuil.
- Sa structure : ouverture, introduction,
développement, conclusion, clôture. Exemple de la lettre 1 de Cécile à
Sophie :
ouverture : "ma bonne amie"
Introduction : les raisons de la lettre : " Tu vois ... que je tiens parole et que
les bonnets et les pompons ne prennent pas tout mon temps."
Développement : les nouvelles occupations de Cécile depuis
sa sortie du couvent et ses interrogations sur son futur mariage
Conclusion : " Il est près de six heures, et ma Femme
de chambre dit qu'il faut que je m'habille."
Clôture : " Adieu, ma chère Sophie ; je t'aime comme
si j'étais au couvent"
A ce titre il convient de noter que la réponse lapidaire, "Hé ! bien, la guerre", de Mme de Merteuil à la lettre 153 de
Valmont, lettre dans laquelle il présente un ultimatum à la marquise, "je
serai ou votre Amant ou votre ennemi", réponse qui selon le vicomte
"n'exige ni longues ni belles phrases. Deux mots suffisent", n'est pas
enregistrée comme une lettre, d'autant que ces quelques mots sont écrits au
bas de la lettre de Valmont.
2) Une situation énonciative marquée par :
A) l'omniprésence du destinateur :
Outre
les pronoms de la première personne, la présence de l'énonciateur, dominée
par la subjectivité de son point de vue, s'impose en fonction de l'effet qu'il veut produire chez
le destinataire ; pour cela il a recours à :
- des modalités
interrogatives : exemple : "N'est-ce donc votre bonheur comme le
mien ? " (lettre 80)
- des modalités injonctives
: exemple : "Surtout, défendez-vous de Prévan"
(lettre 70)
- des
modalités exclamatives
: exemple : "Que vous êtes heureux de m'avoir pour amie ! " (
lettre 85)
- des modalités verbales :
exemple : "Qui, moi ! je consentirais à partager avec quelqu'un un
sentiment émané de votre âme ?" (lettre 68)
- des
adverbes modalisateurs : exemple : " j'ai pu sans doute faire un
choix pour ma fille" (lettre 98) ; "Je conviens que M. de Gercourt est
un parti meilleur, peut-être que je ne devais l'espérer pour ma
fille" (lettre 98)
- une ponctuation abondante
: exemple : des parenthèses : " Et vous, de votre côté, vous
voulez garder votre sagesse pour votre Amant (qui n'en abuse pas)"
(lettre 105) ; des points de suspension : " Ah ! si, pour vous rendre
heureux, il ne fallait que consentir à être malheureuse, vous pouvez m'en
croire, je n'hésiterais pas un moment... Mais devenir coupable ! ...
non, mon ami, no, plutôt mourir mille fois." (lettre 90)
- une
typographie particulière pour mettre en relief ce qui est dit : exemple
: la majuscule : " Je suis pour vous une Fée bienfaisante"
(lettre 85) ; l'italique : " A bon entendeur, salut ! "
(lettre 85)
B) "la présence" du
destinataire :
Outre les formules d'ouverture, de clôture et la présence des pronoms de la deuxième personne (
"tu" ou " vous" selon le degré d'intimité ou selon qu'il
s'agit d'un ou de plusieurs destinataires), on remarque la présence du destinataire
dans le corps de la lettre : il est interpellé par des interrogatives, des
injonctions, des apostrophes.
C) Le dialogisme :
Même si de fait la
lettre se présente comme un "monologue", il n'en demeure pas moins
que l'illusion de la présence du destinataire participe à l'effet
dialogique. Par exemple, lorsque Mme de Merteuil fait le récit de son aventure
avec Prévan, elle s'exprime comme si Valmont était à ses côtés : " Me
voyez-vous Vicomte, dans ma toilette légère, marchant d'un pas timide..."
( lettre 85), elle prévient ses interrogations : " Que vous dirai-je
?" (lettre 85) ; dans la lettre 104, adressée à Mme de Volanges, Mme de
Merteuil anticipe sur ses objections : "Mais me direz-vous, M. de Gercourt
et ma fille se connaissent-ils davantage ?" . Parfois une lettre commence
à la manière d'une réponse in présentia : ainsi cette lettre réponse de Mme
de Merteuil à Valmont " En vérité Vicomte, vous êtes insupportable.
Vous me traitez avec autant de légèreté que si j'étais votre
maîtresse." (lettre 51, réponse à la lettre 47)
D) Une communication en différé :
Le
recours à la lettre s'explique par l'absence du destinataire, pour diverses
raisons ( éloignement géographique, impossibilité de pouvoir communiquer
verbalement, par pudeur, pour raison sociale, familiale, impossibilité de se
voir...) et de ce fait, il ne peut y avoir coïncidence entre l'écriture et la
lecture ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes. La lettre peut
arriver tardivement, " Votre énorme paquet m'arrive à l'instant, mon
cher Vicomte. Si la date en est exacte, j'aurais dû le recevoir vingt-quatre
heures plus tôt." (lettre 38) et Mme de Merteuil en diffère la lecture au
profit d'autres propos : " [...] si je prenais le temps de le lire, je
n'aurais plus celui d'y répondre, je préfère donc de vous en accuser
seulement la réception, et nous causerons d'autre chose." Une réponse
tardive peut générer aussi l'impatience : " Comment se fait-il, ma belle
amie, que je ne reçoive point de réponse de vous ? ma dernière Lettre
pourtant me paraissait en mériter une ; et depuis trois jours que je devrais
l'avoir reçue, je l'attends encore !" (lettre 140)
Par ailleurs l'absence du destinataire est considérée
par Mme de Merteuil comme un handicap dans la relation amoureuse et elle
regrette que Valmont use de ce procédé avec Mme de Tourvel. En effet,
l'absence du destinataire fait que l'on ne connaît pas vraiment ses réactions
: "à quoi vous servirait d'attendrir par lettres, puisque vous ne serez
pas là pour en profiter." (lettre 33) ; bien plus la première émotion
passée à la lecture de la lettre peut être suivie par un raisonnement qui
dans ce cas nuit à l'aveu. Ce que conseille Mme de Merteuil c'est bien sûr de
ne pas écrire mais de parler et de créer des situations qui provoquent un
abandon spontané. Enfin elle souligne la difficulté de rendre compte de ses
sentiments par écrit, le style, l'agencement de même de la phrase relève de
l'artifice, ce n'est plus une déclaration d'amour, mais un exercice de style
qui risque de ne pas émouvoir le destinataire. Valmont souligne lui aussi la
carence de la lettre : elle ne peut remplacer l'efficacité de la communication
verbale : "on écrit des volumes et l'on explique mal ce qu'un quart
d'heure de conversation suffit pour bien entendre." (lettre 42)
La lettre peut aussi ne pas être lue, voire retournée à
son expéditeur, comme c'est le cas de celles que Valmont envoie à Mme de
Tourvel, attitude dont Valmont se plaint à Mme de Merteuil : " C'est peu
pour mon inhumaine de ne pas répondre à mes lettres, de refuser de les
recevoir..." (lettre 40). Aussi est-il contraint d'inventer chaque jour de
nouvelles ruses pour qu'elle accepte ses lettres (cf lettre 34). Pour que nous
puissions connaître le contenu des lettres retournées à leur expéditeur sans
avoir été ouvertes, Laclos use du subterfuge des brouillons envoyés à Mme de
Merteuil, comme c'est le cas pour les lettres 36 et 37.
Par ailleurs, du fait de l'absence du destinataire, la
lettre peut être mal comprise, ce qui peut provoquer des quiproquos :
Valmont s'interroge sur le récit (supposé) de la rupture d'un de ses ami :
" Ma foi, ma belle amie, je ne sais si j'ai mal lu ou mal entendu, et votre
lettre et l'histoire que vous m'y faites." (lettre 142). De plus, le
destinateur peut être amené à ce se justifier, comme le fait Valmont à
propos de certains termes qu'il a utilisés dans une lettre à Mme de Merteuil,
termes auxquels elle accorde une intention qui n'y était pas : " [les]
épithètes d'adorable, de céleste, d'attachante, dont je me suis servi
en vous parlant de Madame de Tourvel, ou de la petite Volanges, [...] plus
souvent pris au hasard que par réflexion, expriment moins le cas que l'on fait
de la personne, que la situation dans laquelle on se trouve quand on
parle." (lettre 129) ; il doit même avoir recours à la fonction
métalinguistique du langage ( voir le tableau ci-dessous), pour mettre un terme
au malentendu et au mécontentement de Mme de Merteuil : "
le charme inconnu [...]
J'ai donc voulu dire seulement que celui-ci était d'un genre que je
n'avais pas encore éprouvé." (lettre 129). Valmont est tout à
fait conscient de la difficulté de bien se faire comprendre en absence de son
interlocuteur et il pense même que la relation épistolaire est un handicap à
la bonne relation avec autrui : "C'est une chose inconcevable, ma belle
amie, comme aussitôt qu'on s'éloigne, on cesse facilement de s'entendre."
(lettre 115)
Parfois le destinateur, pour justement éviter toute erreur
de lecture, use de précautions oratoires, comme Mme de Tourvel dans la lettre
réponse qu'elle adresse à Valmont pour lui demander qu'il cesse de chercher à
la voir : "Je désire beaucoup, Monsieur, que cette lettre ne vous fasse
aucune peine ; ou, si elle doit vous en causer, qu'au moins elle puisse être
adoucie par celle que j'éprouve en vous l'écrivant." (lettre 90)
Les
caractéristiques du roman épistolaire
L'absence de narrateur : contrairement
aux autre romans, le roman par lettres se définit par l'absence d'un narrateur
qui prend en charge le récit, plus précisément, il n'y a pas d'instance
énonciative unique mais multiple en raison du nombre des épistoliers. Aussi
chaque lettre rend-t-elle compte d'un point de vue interne, sauf dans le cas de
la lettre récit qui relate ( cf Madame de Sévigné qui, dans la lettre qui
raconte le suicide de Vatel, précise à sa fille, Madame de Grignan : "
Ceci n'est pas une lettre, mais une relation" ; relation, substantif issu
de "relater" = raconter), le point de vue externe est privilégié.
Une double énonciation : comme au théâtre l'auteur passe par le
truchement du dialogue entre les personnages pour s'adresser au spectateur,
l'auteur de roman épistolaire s'adresse au lecteur par le biais des
épistoliers.
Une continuité "narrative" : il ne
s'agit pas de proposer une suite de lettres sans lien les unes avec les
autres,
mais de construire une histoire, de mener une intrigue à son terme à
partir
des différentes lettres. Ainsi, le désir commun de vengeance de Mme de
Merteuil et de Valmont à l'encontre de M. de Gercourt va être "le fil
rouge" des échanges et permettre ainsi de construire un réseau
épistolaire de plus en plus vaste. Si Cécile n'écrit d'abord qu' à
Sophie,
elle écrit ensuite à Mme de Merteuil, à Danceny, à Valmont. De même le
désir de Valmont de séduire Mme de Tourvel va générer un autre réseau
épistolaire ( Valmont /Mme de Tourvel, Mme de Tourvel / Mme de Volanges,
Mme de
Tourvel / Mme de Rosemonde, Valmont / Azolan, Valmont / Mme de Merteuil)
Ces différents réseaux, loin d'être parallèles se croisent et
s'entrecroisent à la
manière d'un imbroglio.
L'absence d'anticipation : l'histoire
progresse au jour le jour et rien ne peut laisser deviner son issue puisqu'elle dépend
des réactions des différents épistoliers. Par exemple, le lecteur suit le
projet de séduction de Valmont au gré des réponses de Mme de Tourvel. La
lettre n'est pas seulement un récit, une confidence, une requête, elle est
action puisqu'elle est destinée à agir sur le destinataire, à provoquer une
réaction.
La typologie du roman épistolaire peut
s'établir à partir du nombre des épistoliers :
- roman à une voix : seules les lettres du
destinateur peuvent être lues, celles du destinataire ou ne sont pas
communiquées, comme dans Les lettres de la Marquise de M*** au Comte de R***
de Crébillon ou le destinataire reste muet, comme c'est le cas dans Les
lettres portugaises de Guilleragues. On parlera alors de monophonie.
- roman à plusieurs voix : plusieurs personnages
communiquent entre eux et constituent des réseaux épistolaires : c'est le cas
des Lettres persanes de Montesquieu, de La nouvelle Héloïse de
Rousseau et des Liaisons dangereuses de Laclos. On parlera alors de
polyphonie. Le roman de Laclos est celui qui offre le plus grand nombre
de réseaux et la plus grande complexité puisque chaque épistolier entretient
plusieurs correspondances : Valmont correspond avec Mme de Merteuil, mais aussi
avec Mme de Tourvel, avec Cécile, avec Danceny. Par ailleurs, Mme de Merteuil
lit des lettres qui ne lui sont pas destinées.
La communication épistolaire
La lettre est un discours qui repose sur la communication
entre un destinateur et un destinataire précis et cette communication
s'établit selon un schéma mis en évidence par Jakobson dans son Essai de
linguistique générale :
CONTEXTE Ce à quoi le destinateur et le destinataire se réfèrent pour comprendre le message : date, lieu, circonstance de l'écriture fonction référentielle (ou cognitive) = elle sert à donner des informations exemple : Paris, ce 3 août 17** (lettre 1) ; " J'ai trouvé votre lettre hier à mon arrivée." (lettre 57) |
||
DESTINATEUR Celui qui écrit la lettre fonction expressive = mettre l'accent sur ce qu'il ressent : émotions, vraies ou feintes ; traduit la subjectivité du destinateur. exemple : la plainte : " Eh ! quoi, Mademoiselle, vous refusez toujours de me répondre ! rien ne peut vous fléchir ;" (lettre 28) |
MESSAGE Ce dont parle le destinataire fonction poétique = l'art d'écrire et de mettre en valeur le message. exemple : Oui, tout est oublié, pardonné ; disons mieux, tout est réparé" (lettre 139) |
DESTINATAIRE Celui à qui est adressé la lettre fonction impressive (ou conative) = l'impression que le destinateur veut produire chez le destinataire : l'impératif, le vocatif exemple : "ayez le courage de dépêcher Belleroche... Laissez-là Danceny, et préparez-vous à retrouver et à me rendre, les plus délicieux plaisirs de notre première liaison." (lette 115) "Aurais-je une lettre de vous aujourd'hui ?" (lettre 114) |
CONTACT "Prolonger ou interrompre la communication, vérifier si le circuit fonctionne bien ( = Allo, vous m'entendez ? de la communication téléphonique), attirer l'attention de l'interlocuteur ou s'assurer qu'elle ne se relâche pas" fonction phatique exemple : " J'ai mis à fin mon aventure avec Prévan ; à fin ! entendez-vous bien ce que cela veut dire ? (lettre 85) |
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CODE fonction métalinguistique = préciser le sens de tel mot ou de telle expression : exemple : " Il ne me sera pas plus difficile de me justifier sur le charme inconnu [...] J'ai donc voulu dire seulement que celui-ci était d'un genre que je n'avais pas encore éprouvé." (lettre 129)
Source : cours et travaux d'Elisabeth Kennel.
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